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JOURNAL D’UN INCONNU.


HÉLÈNE.

CHAPITRE IV.

LE DEUIL.


J’avais vingt ans ; je revenais d’un long voyage en Espagne et en Angleterre, entrepris sous la direction de mon précepteur, homme sage, modeste, ferme et éclairé. À mon retour à Serval, terre dans laquelle mon père s’était retiré depuis longues années, je trouvai ce dernier gravement malade ; je n’oublierai de ma vie le spectacle qui me frappa lors de mon arrivée.

Ce château, extrêmement retiré et dominant un chétif village, s’élevait solitairement sur la lisière d’une grande forêt ; c’était un vaste et gothique édifice de briques noircies par le temps ; son intérieur se composait de grands appartements sonores, et peu éclairés