Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/138

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se plaisait à voiler mes traits, hélas ! tout cela était pour moi autant de souvenirs chers et précieux. Enfin, jusqu’à cette science que j’affichais comme une prétention, c’était encore un triste reflet du passé ; car, très-savant lui-même, il avait souvent aimé à s’entretenir avec moi des connaissances les plus variées. Que vous dirais-je, mon ami ? Vivant seule, l’état de ma maison parait peut-être trop considérable ; aussi je passe pour orgueilleuse et vaine, et pourtant c’est parce que cette maison était la sienne que je l’ai religieusement conservée… Maintenant, vous savez le secret de ma vie ; avant de vous avoir connu, il m’importait peu de paraître fantasque, vaniteuse et coquette ; les bruits les plus odieux m’étaient indifférents… Mais depuis que j’ai apprécié ce qu’il y avait de généreux et d’élevé dans votre cœur, depuis surtout que j’ai vu combien la médisance du monde, autorisée peut-être par une conduite dont il n’a pas le secret, pouvait avoir d’influence sur vous… à l’estime, à l’affection de qui je tiens tant… j’ai voulu que vous… au moins ne me jugeassiez pas comme les autres… Et puis, souvent, vous avez généreusement pris ma défense ; j’ai voulu vous prouver que l’instinct de votre âme était aussi noble que juste…