Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/157

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fausseté des autres. — Puis causant d’une très-belle étrangère qui avait produit une assez grande sensation dans le monde, Marguerite m’a remercié très-gaiement de me montrer fort assidu auprès de cette jolie personne. — Et pourquoi me remercier de cela ? lui ai-je demandé. — Parce qu’un homme n’est jamais plus en coquetterie avec les antres femmes que lorsqu’il se sait bien absolument sûr du cœur où il règne. Aussi, je suis heureuse et fière de vous inspirer cette certitude et cette sécurité.

— À onze heures elle a demandé sa voiture.

— Comme je me félicitais de cette liberté qui nous permettait de nous voir si intimement, Marguerite m’a répondu : — Cela n’est rien encore ; vous verrez mon premier mai.

Je suis allé un instant à l’Opéra ; il était fort brillant. — J’ai trouvé M. de Cernay dans notre loge. Ce qu’il appelle mon bonheur continue toujours de lui être insupportable ; car il ne cesse de me dire combien il est enchanté de la voir si sérieusement attachée ; il fallait que cela finit ainsi un jour ou l’autre, a-t-il ajouté. D’ailleurs elle devait enfin se lasser d’une existence si agitée. Son goût pour Ismaèl n’avait été qu’une