Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/158

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folie ; son penchant pour M. de Merteuil un caprice ; ses autres aventures mystérieuses, mais pourtant devinées, des écarts d’imagination, tandis que l’affection qu’elle ressentait pour moi était toute autre, etc. — Selon mon habitude, je me suis obstiné à nier mon bonheur ; alors M de Cernay s’est mis à m’accuser d’être dissimulé, de vouloir cacher ce que tout Paris savait, et à fini par me prédire sérieusement que, si je persistais à demeurer ainsi secret, — je n’aurais jamais d’ami intime. — Prédiction dont je me suis véritablement trouvé très-chagrin.

Je suis allé au bal de madame*** pour rejoindre Marguerite ; en entrant dans les salons je ne l’ai pas longtemps cherchée. Qui expliquera cet instinct, cette singulière faculté, grâce à laquelle il suffit d’une minute et d’un seul regard jeté sur une foule de femmes et d’hommes pour trouver au milieu d’elle la personne qu’on désire vivement de rencontrer ?

Marguerite causait avec madame de *** lorsque j’allai la saluer. Elle m’accueillit avec une grâce charmante et une préférence très-marquée, bien qu’elle fut fort entourée. Je cite cette particularité parce que beaucoup de femmes, dont on a deviné l’intérêt, croient faire une merveille de tact et de finesse en accueillant