Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/159

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avec une indifférence affectée, souvent même grossière, les prévenances de celui qu’elles aiment.

Madame de *** est fort vive, fort spirituelle, fort gaie, d’un caractère rempli de franchise et de solidité, indulgente pour le monde, mais nullement banale, et d’une méchanceté cruelle dès qu’on attaque ses amis absents. Marguerite et moi étions en grande confiance avec elle. Toutes deux s’étant mises sur une causeuse, je me suis assis derrière elles, et nous avons fait mille folles remarques sur tout et sur tous. — Je ne sais comment on vint à parler de tableaux. Madame de *** m’a dit :

— Je sais que vous avez une charmante collection de tableaux et de dessins ; donnez-nous donc un jour à souper, ainsi qu’à quelques femmes et à quelques hommes de notre connaissance, que nous allions admirer vos merveilles.

— Avec le plus grand bonheur, — lui ai-je répondu ; — mais il est bien entendu que je n’invite pas les maris ; cela dépare, c’est comme un danseur dans un ballet.

— Mais au contraire, — m’a-t-elle dit, — à la fadeur maussade, jalouse, enfin presque con-