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Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/17

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Mes scrupules étaient peut-être exagérés : mais je sentais ainsi, et j’étais absolument résolu de ne faire aucune démarche pour être admis chez madame de Pënâfiel. Seulement, je pensais que, si elle savait que je l’avais défendue, avec le tact d’une femme de bonne compagnie, elle pourrait apprécier ma réserve ; et que, devant me rencontrer très-souvent dans le monde, elle trouverait mille moyens convenables d’aller elle-même au devant de cette présentation, et qu’alors mon orgueil serait sauf.

Ce qui me donnait d’ailleurs la facilité de raisonner ainsi et d’attendre les événements, c’est qu’après tout ce désir de ma part n’était pas assez violent pour me préoccuper entièrement, et qu’une issue négative ne m’eût pas désespéré.

Je ne redoutais d’ailleurs que médiocrement (dans le cas où je serais devenu très-épris de madame de Pënâfiel) ce danger dont m’avait menacé M. de Cernay ; je ne la croyais pas dangereuse pour moi, parce que j’étais sur de mon impassible et orgueilleuse dissimulation pour cacher mes blessures de vanité, si j’en éprouvais, et que j’étais sûr aussi de la sagacité de ma défiance pour démêler les faussetés ou