Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/177

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donne comme qualités, selon votre désir, et non pas du tout comme défauts ; joignez à cela un esprit assez amusant, du charme et beaucoup d’en train, pardon de cette vulgarité, et vous aurez son portrait. La femme dont mon amie voulait se venger était belle aussi ; mais prétentieuse, hautaine et fausse au dernier point ; elle semblait pourtant sérieusement occupée d’un homme… Pourquoi ne le dirais-je pas ? oui, d’un homme fort agréable, assez excentrique, enfin qui ne ressemblait pas à tout le monde : aujourd’hui gai, amusant, aimable ; demain bizarre, maussade, ennuyeux et ennuyé. Pourtant, dans un de ses beaux jours de raison, de bon sens, il s’était montré très-empressé auprès de mon amie, qui le trouva, me dit-elle, fort bien, trop bien peut-être… Dans cette circonstance, mon amie vint me demander conseil.

— Eh bien ! vous avez, j’espère, conseillé votre amie ce que je lui aurais conseillé moi-même, de se venger de la femme prétentieuse, en faisant secrètement le bonheur de l’homme excentrique. Une pensionnaire aurait trouvé cela ; les moyens les plus simples sont toujours les meilleurs.

— Ne m’interrompez donc pas. Mon amie