Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/182

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— Toujours cette plaisanterie ? Quant à celle épreuve, je vous le répète, je la trouve parfaite, car quelle femme pourrait avoir l’ombre de confiance, d’estime ou de tendresse pour un homme capable d’une telle misère ? Ne devrait-elle pas craindre qu’un jour aussi ses lettres ?…

— Certes, elle pourrait craindre cela, si elle était assez sotte pour écrire… — ajouta madame de V* avec une assurance dégagée qui me choqua.

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Par la fin de notre entretien, je m’assurai qu’en effet madame de V* ne me donnerait quelque espérance qu’au prix de cette perfidie.

Ce calcul m’a paru doublement odieux de sa part ; sans doute parce qu’il blessait mon amour-propre, en cela que chez madame de V* le désir de se venger de madame de Pënâfiel (vengeance dont j’ignorais d’ailleurs le motif) passait avant le goût qu’elle prétendait ressentir pour moi.

Je suis sorti de chez madame de V* assez désappointé. J’avais compté sur une entrevue sinon plus tendre, du moins beaucoup plus décisive ; la réputation de légèreté de madame de V* étant telle que je croyais voir agréer mes