Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/184

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V*, il m’eut sans doute été facile de lui faire une infidélité passagère, qui aurait eu pour moi beaucoup de charmes et de piquant.

Rien de plus égoïste, de plus injuste, de plus cruellement ridicule que mon irritation contre Marguerite, parce qu’elle m’a involontairement privé d’un plaisir dont l’éclat pouvait lui devenir une peine amère.

J’avoue ces misères ; mais je pense ainsi, et c’est sous l’influence de ces idées que je vais me rendre chez madame de Pënâfiel.

Quelle sera l’issue de cette soirée ? Je ne sais, mais j’ai de tristes pressentiments.


CHAPITRE XI.

MÉFIANCE.


Fatale, fatale soirée que celle-là [1] ! Pourrai-je me la rappeler ?… Oui, mes souvenirs sont encore si douloureux qu’ils ne me manqueront pas !

Je suis arrivé à neuf heures et demie à l’hô-

  1. Ce chapitre du journal d’un inconnu semble avoir été écrit quelque temps après les événements qu’il retrace.