Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/19

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voix la déchéance de l’ancien courtisan et mon exaltation récente.

Je me décidai donc à tâcher de faire agréer mes soins par une femme à la mode.

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Ce qui m’attristait profondément, c’est qu’en faisant à froid ces calculs de mensonges et de tromperies basses et mesquines, j’en comprenais toute la pauvreté ; je n’avais pas pour excuse l’entraînement des sens ou de la passion, pas même un vif désir de plaire à madame de Pënâfiel. C’était je ne sais quel vague espoir de distraction, quel besoin impérieux d’occuper mon esprit inquiet et toujours mécontent, de chercher enfin dans les hasards misérables de la vie du monde quelque accident imprévu qui me put sortir de cette morne et douloureuse apathie qui m’écrasait.

Chose étrange encore, une fois dans le monde et à l’œuvre, je retrouvais pour ainsi dire ma jeunesse, ma gaieté, quelques heures de joie et de vanité contente ; il me semblait alors, pour ainsi dire, que j’étais double, tant je m’étonnais de m’entendre parler ainsi follement… et puis, une fois seul avec mes réflexions, ma pensée recommençait d’être agitée par mille ennuis