Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/195

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vanciers, et je tiens à vous laisser la bonne opinion que vous avez de moi.

— Ah ! mon Dieu… je fais là un rêve affreux, et je souffre beaucoup… — dit-elle en portant ses mains tremblantes à son front.

Aies artères battaient à se rompre ; j’avais par instant la conscience de causer un terrible chagrin à cette malheureuse femme, en flétrissant avec une ironie si grossière et si insolente l’avenir enchanteur qu’avait rêvé son amour. Je me figurais en frémissant ce qu’elle devait souffrir si véritablement j’avais été sa première affection depuis la mort de son mari… Mais ma défiance ombrageuse, encore exaltée par les souvenirs de tant de bruits odieux répandus sur Marguerite, et surtout ma crainte d’être dupe, étouffant ces lueurs de raison, je ne trouvai pas d’expression assez méprisante pour insulter à ce que j’appelais l’implacable fausseté de cette femme.

Bientôt elle fondit en larmes.

Elle ne s’indigne pas de mes soupçons ! elle supporte de pareilles brutalités ! La sincérité serait moins patiente, le mensonge seul est lâche. Elle m’a d’ailleurs cédé, pourquoi n’aurait-elle donc pas cédé à d’autres ?… Telles fu-