Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/198

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pas à expliquer mes convictions ; elles me suffisent, et je m’y tiens.

— Mais elles ne me suffisent pas, à moi ? J’ai été indignement calomniée à vos yeux, et je veux être justifiée !

— On ne vous a pas calomniée ; je crois ce que je crois…

— Il croit ! mon Dieu, il croit !… et vous croyez sans honte que j’ai parlé à d’autres de ce rêve de bonheur ?… Et vous osez croire que je suis assez vile, assez lâche, assez basse pour mentir ainsi chaque jour, et que l’infamie est chez moi une habitude ?…

— Il n’y a là ni infamie, ni lâcheté, ni bassesse, ni mensonge ; vous avez fait beaucoup… beaucoup d’heureux… et je sais que leur bonheur dut être ravissant. Vous m’avez raconté une très-excellente histoire de fidélité conjugale, survivant même au défunt, tout à fait dans le goût de celle des veuves du Malabar, Ce souvenir d’un trépassé adoré, choyé, fêté, caressé comme une réalité, était une traduction un peu libre… mais du moins assez originale de votre vie, au contraire, si amoureusement remplie ; c’était de plus un bon procédé de votre part, pour me faire croire à mon uniquité ; j’ai répondu à cela par un autre bon