Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/203

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Si l’homme, au contraire, applique cette énergie qui s’use et se dévore elle-même, à l’observance rigoureuse des lois que Dieu et l’humanité lui imposent ; s’il parvient à jalonner, pour ainsi dire, sa carrière, par l’accomplissement de ses devoirs ; à se tracer de la sorte une route nette et droite, qui aboutisse à une espérance d’immatérialité après la mort ; la vie de l’homme devient logique et se déduit conséquemment du principe qui le fait agir et des fins auxquelles il tend. Alors tout s’enchaîne avec un admirable ensemble ; chaque effet a sa cause et son résultat. Enfin, au lieu d’errer misérablement sans intérêt, sans espoir et sans frein, il marche vers un but. Fausse ou vraie, il suit du moins une voie… et si les magnifiques perspectives qui la couronnent, et sur lesquelles il attache si ardemment le regard, ne sont qu’un mirage éblouissant… qu’importe !… si ce consolant et divin mirage l’a conduit au terme de son existence, le cœur rempli de joie, d’espérance et d’amour !

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Mais, hélas ! ces nobles pensées avaient beau me venir à l’esprit, je ne me sentais ni le vouloir ni l’énergie de les suivre.

Aussi je retombais de tout le poids de mon