Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/210

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dominé par une ardente curiosité, je regardai de nouveau.

— Oh ! qu’Hélène me parut embellie ! Elle n’était plus frêle et un peu courbée comme autrefois, ses épaules étaient élargies, ses formes plus développées, plus arrondies ; mais sa taille charmante, toujours fine et svelte. Puis ses joues fraîches et roses, son front calme et pur, tout son extérieur, enfin, révélait une apparence de quiétude et de sérénité qui, je l’avoue, me fit un mal horrible ; car je me vis à tout jamais oublié… puisqu’elle ne semblait pas souffrir.

Hélène était vêtue d’une robe de soie noire, ses admirables cheveux blonds tombaient en grosses boucles sur son front et sur son cou, et, comme toujours, je remarquai qu’elle était chaussée à ravir.

À mesure que mon œil s’habituait à regarder par un si petit espace, l’horizon que je pouvais embrasser s’agrandissait ; aussi, je ne puis exprimer ce que je ressentis, quand à travers une porte entrouverte je vis un berceau d’enfant !…

Hélène, assise dans un profond fauteuil, ses jolis pieds croisés l’un sur l’autre, lisait à la lueur d’une lampe à abat-jour de soie verte qui me rappela notre salon de Cerval. De temps à