Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/213

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convenance ? Mais qui était son mari ? D’après ce que j’avais pu voir, sa position de fortune était des plus médiocres ; Hélène se trouvait-elle heureuse ainsi ? — Hélas ! son charmant visage, si placide et si calme, me le disait assez ! car j’avais autrefois pu voir quelles traces douloureuses et profondes le chagrin imprimait à ses traits.

Elle se trouvait donc heureuse !… heureuse sans moi ! heureuse… quoique pauvre peut-être ! Si cela était en effet ; si la richesse devait être de si peu pour son bonheur, quel odieux mépris n’avais-je pas dû lui inspirer, lorsque je l’accusais si lâchement de cupidité ?

Je passai une triste nuit. Heureusement mon impatiente curiosité d’être mieux instruit du sort d’Hélène, vint faire une diversion puissante à mes chagrins en les variant, si cela se peut dire.

Voulant être absolument instruit de toutes les particularités qui regardaient ma cousine, je pensai a divers moyens.

J’avais un de mes gens qui en voyage me servait de courrier ; c’était un garçon alerte, très-adroit et d’une rare intelligence. J’eus un moment envie de le charger d’épier et d’aller aux renseignements ; mais pensant que ce serait