Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/215

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J’ordonnai à mon fiacre de suivre le porteur de journaux ; et lorsque après en avoir distribué trois ou quatre autres dans plusieurs maisons du boulevard, cet homme prit une rue adjacente, je descendis de voiture, et allant à lui « Dites-moi le nom des cinq personnes pour lesquelles vous venez de distribuer vos journaux ? il y a deux louis à gagner.

Cet homme me regardait tout interdit.

Je vous demande cela par suite d’un pari, — lui dis-je. — Ces renseignements, si vous me les donnez, ne peuvent d’ailleurs vous compromettre en rien. — Et je lui mis deux louis dans la main.

— Ma foi, monsieur, volontiers ; comme les bandes de mes journaux sont imprimées, il n’y a pas, je crois, grand mal à vous les montrer.

— Je pris un crayon, et j’écrivis les noms qu’il me dicta ; il m’en nomma trois ou quatre fort insignifiants pour moi, et enfin, en arrivant au numéro de la maison d’Hélène, il me dit : « Monsieur Frank…, peintre. »

— Je lui demandai, pour dérouter ses soupçons, s’il n’y avait pas dans la liste de ses abonnés du boulevard, un monsieur de Verneuil ?

— Il chercha, me répondit que non, me remercia, et je revins chez moi presque heureux.