Le nom de Frank me paraissait étranger ; ainsi Hélène s’était sans doute mariée, pendant son voyage en Allemagne, à un artiste, selon toute apparence encore peu connu, car je ne l’avais jamais entendu nommer.
J’allai cependant ce jour même au Musée, espérant trouver peut-être dans le livret quelques indications sur le mari d’Hélène.
Je ne puis m’expliquer quel intérêt me faisait agir ; presque certain du bonheur d’Hélène, mes découvertes ne pouvaient que m’être pénibles ; mais soit que je ne visse dans ces tristes préoccupations qu’un moyen de distraire ma pensée du souvenir de Marguerite, soit que j’obéisse malgré moi à l’influence d’un sentiment mal éteint dans mon cœur, sortant de l’apathie où je m’engourdissais depuis quelques jours, je mis à ces investigations une activité qui m’étonna.
L’exposition tirait à sa fin : j’entrai dans la galerie ; il n’y avait presque personne. J’ouvris le livret et je trouvai en effet le nom de monsieur Frank, boulevard Beaumarchais, n……
Un tableau et deux aquarelles étaient inscrits sous ce nom.
Un fragment d’une scène du Comte d’Egmont, de Goethe, indiquait le sujet du tableau.