Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/219

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le plus sensible que, de son côté, il connaît à fond, et qu’avec un amour, une confiance sans bornes il presse contre le sien… cet Egmont-là, enfin, Claire… (il la serre dans ses bras), c’est ton Egmont !…

claire. — « Que je meure donc ! le monde n’a pas de joies comparables à celle-ci »

(Goethe. —Egmont, acte ii, scène 3.)

Le libre choix du sujet d’un tableau m’a toujours paru renfermer la juste portée de l’intelligence de l’artiste ; là est sa pensée, sa poésie ; or, je l’avoue, cette scène indiquée par le livret me semblait merveilleusement choisie.

Je cherchai néanmoins ce tableau avec le secret espoir de le trouver médiocre et peu digne de la haute inspiration que le peintre avait demandée à l’un des chefs-d’œuvre de Goethe.

Hélène m’avait semblé trop heureuse… Si je l’avais trouvée triste, cette pensée mauvaise et envieuse ne me fut pas sans doute venue à l’esprit.

Je cherchai donc longuement ce tableau ; enfin je le découvris dans l’exposition la plus