Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/23

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véritables petites perles enchâssées dans du corail… qu’elle montrait toujours, et elle avait bien raison.

Seulement, ce qu’elle aurait dû cacher, c’était son adorateur, magnifique jeune homme on ne peut pas plus bellâtre, et qu’aussi malheureusement pour lui (et pour elle, la pauvre femme ! car cela prouvait contre son bon goût), on appelait le beau Sainville. Cette épithète de beau est déjà un effroyable ridicule, et si malheureusement on semble prendre ce sobriquet pour soi et y répondre en le justifiant par des prétentions sérieuses, on est à tout jamais perdu.

Certes, si j’avais eu plus de choix et plus de loisir, je ne me serais pas résigné à une apparence de lutte aussi peu flatteuse ; mais les facilités et les convenances s’y trouvaient, le temps me pressait, et je fus obligé de paraître disputer un cœur au beau Sainville !

Ainsi que je l’avais prévu, ce dernier était très-sot ; et lorsqu’il me vit présenté à la femme dont il s’affichait l’intérêt, M. de Sainville manifesta presque aussitôt toutes sortes de jalousies des plus sauvages. Voulant prouver ce qu’il appelait sans doute ses droits, il se mit à user envers cette pauvre jeune femme des façons les plus dures et les plus compromettantes, ce dont