Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/232

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qu’inconnu, pour lutter contre les jours mauvais malgré les terribles préoccupations d’un avenir incertain…

Qu’Hélène était belle ainsi, que son sommeil paraissait heureux ! quel calme angélique sur ses paupières fermées, quelle sérénité sur son front pur et blanc, entouré de deux bandeaux de cheveux blonds ! avec quelle grâce maternelle elle abandonnait une de ses adorables mains à son enfant, qui tout en dormant la serrait entre ses petits doigts ! Hélène, attentive, la lui avait laissée sans doute de crainte de l’éveiller… Quel charme sérieux enfin répandait sur tous ses traits ce mélancolique et doux sourire de la jeune femme heureuse et fière de sa dignité de mère !

Combien mes regrets furent désolants, avec quelle amertume je songeai de nouveau a tout ce que j’avais perdu en contemplant ce tableau candide et chaste, en admirant cet intérieur si pauvre, et qui paraissait pourtant si béni de Dieu !

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Je ne sais combien de temps je restai absorbé dans ces pensées, mais il devait être tard lorsque je regardai de nouveau dans le salon, car Frank s’était levé, et semblait contempler