Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/234

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Je compris tout.

Sans doute cette noble créature éprouvait alors une de ces craintes affreuses, pendant lesquelles l’inexorable réalité l’écrasait de son poids morne et glacé ! Les ailes radieuses de son brillant génie, un moment déployées, venaient de se heurter à ce terrible et hideux fantôme, toujours béant comme un sépulcre… le besoin ! Et il avait une femme, un enfant… et cette femme était Hélène !

Pourtant, après Un moment de réflexion, Frank releva fièrement son beau visage ; son regard, encore humide, brillait alors de courage et d’espoir. Je ne sais si ce fut par hasard, mais ce regard, à la fois si touchant et si énergique, s’arrêta sur la Descente de Croix de Rembrandt, une des gravures qui ornaient ce salon.

Aussi, en contemplant ce symbole de la souffrance sur la terre, les traits de Frank redevinrent peu à peu d’une sérénité grave ; sans doute, il eut presque honte de sa faiblesse et de son découragement, en pensant aux immenses douleurs et à l’angélique patience de celui dont le calvaire avait été si haut et la croix si lourde !…

Je revins chez moi plus triste, mais moins