Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/240

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— Si vous voulez venir souper chez moi, — dis-je en sortant du salon à lord Falmouth, — et après votre visite à notre grand artiste, je vous attendrai… Mais pas plus tard que six heures du matin, — ajoutai-je en souriant.

— Je serai chez vous avant minuit, — me répondit-il, — voici qui vous paraîtra énorme. Le fait est que depuis cinq ou six jours, je ne joue plus ; je suis en veine de gain, et cela m’ennuie ; puis, le jeu par lui-même me parait décidément stupide, je n’ai pas le courage de jouer assez pour me ruiner, et, comme distraction, la perte et le gain n’en valent pas la peine.

— Et à quelle heure irez-vous donc chez Frank ? — lui dis-je.

— Mais à neuf heures, ainsi qu’il me le demande dans sa réponse. À propos de cela, vous me trouverez singulier, ridicule, — ajouta lord Falmouth ; — mais je ne puis m’empêcher de remarquer la façon matérielle dont une lettre est écrite, et jusqu’à la manière dont elle est ployée, car je tire toujours de ces remarques de très-certaines inductions sur le savoir-vivre des gens ; et du moins, sous ce rapport, notre jeune peintre me parait un véritable gentleman. »