Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/241

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Je quittai lord Falmouth.

Je ne puis cacher que cette dernière observation de sa part, à propos de ces riens, pourtant si significatifs, qui m’avaient aussi frappé dans la lettre de Frank, me fit éprouver, malgré mes généreuses intentions, un cruel et nouveau sentiment d’envie.

Alors, sans doute par suite de cette jalouse réaction, j’en vins pour la première fois à insulter à ma noble conduite envers Frank et Hélène ; je me moquai de ma délicatesse avec une amère ironie ; je me trouvai ridicule et niais d’obliger ainsi des gens qui ne parlaient sans doute de moi qu’avec dédain ; puis j’arrivai par cet enchaînement de pensées misérables à accuser encore Hélène. Elle ne s’était sitôt consolée que parce qu’elle ne m’aimait pas ; malgré mon amour, mes regrets, mes remords, elle avait été sans pitié pour moi ; son refus de ma main n’était que la folle exaltation d’un faux point d’orgueil. Elle était encore plus fière qu’égoïste et intéressée, me disais-je. Mais heureusement qu’elle ignore la source d’où lui vient ce secours, et qu’excepté lord Falmouth dont je connais la discrétion, et auquel j’ai d’ailleurs caché le véritable prétexte de cette démarche, personne n’est instruit de ma sotte