Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/246

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ces louanges données à Frank, par un homme habituellement aussi froid que lord Falmouth, ces louanges me firent mal, car elles consacraient à mes yeux, d’une manière irrécusable, tout le bien que malgré moi je pensais du mari d’Hélène ; je remerciai lord Falmouth de son obligeance ; mais s’apercevant sans doute de l’impression désagréable qui m’obsédait, il me dit :

— Vous paraissez soucieux ?

— Je le suis assez en effet ; et comme vous êtes de ce petit nombre de gens auxquels on ne parle pas que des lèvres, je vous l’avoue, — lui dis-je.

— Franchement ; j’aime mieux vous trouver dans cette disposition d’esprit, que très-gai, — reprit-il ; — je ne sais pourquoi, depuis quelques jours, je m’ennuie plus que de coutume. — Puis après une pause assez longue : — Est-ce que la vie qu’on mène ici vous amuse infiniment ? — me dit-il.

— Grand Dieu, non ! — m’écriai-je.

— Sérieusement ?

— Oh ! très-sérieusement.

À ce moment, on m’annonça que j’étais servi.

— Veuillez donc faire mettre ce qu’il nous faut sur des servantes, et renvoyez vos gens ;