Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/253

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vous dire, — ajouta-t-il d’un air qui, malgré moi, m’impressionna, — je dois vous dire, sans faire de mauvaise plaisanterie, que vous n’auriez pas tort, en cas de non-retour, de faire les dispositions que vous pourriez avoir à faire.

— Mon testament ! — m’écriai-je en riant de toutes mes forces cette fois.

— Comme vous voudrez, » — me dit lord Falmouth de son air impassible.

Tout en prenant ce voyage pour une espèce de mystification, à laquelle je me prêtais d’ailleurs fort volontiers, tant j’avais hâte de quitter Paris, où trop de cruels souvenirs m’attristaient, je ne savais véritablement pas s’il ne serait pas prudent d’écrire quelques derniers mots ; pourtant, je dis à lord Falmouth :

« Allons, c’est un pari que vous avez fait de m’amener à écrire mon testament ?

— Ne le faites donc pas, » — me dit-il sans sourciller.

Je savais que plusieurs fois lord Falmouth était ainsi parti fort impromptu pour de très-longs voyages Je pensais donc qu’il se pouvait après tout qu’il eut envie de s’absenter. Or, comme sa compagnie me plaisait fort, et que l’objet du voyage qu’il voulait me cacher, sans