Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/28

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Environ quinze jours après ce dernier entretien avec M. de Cernay, don Luiz de Cabréra, le vieux parent de madame de Pënâfiel, que j’avais souvent rencontré chez le comte et dans le monde, et qui peu à peu s’était lié avec moi, m’écrivit pour m’avertir qu’une fort belle collection de pierres gravées qu’il faisait venir de Naples, et dont il m’avait parlé, lui était arrivée, et que, si je voulais venir déjeuner avec lui un matin, nous pourrions examiner ces antiquités tout à notre aise.

Le chevalier don Luiz de Cabrera, ainsi que je l’ai dit, demeurait à l’hôtel de Pënâfiel ; je ne sais pourquoi il me sembla voir dans cette circonstance, fort simple et fort naturelle d’ailleurs, une intention à laquelle madame de Pënâfiel n’était peut-être pas étrangère.

J’allai donc chez le chevalier. Don Luiz habitait un entresol de l’hôtel, où des occupations scientifiques le retenaient presque toujours, et il n’en sortait que pour accompagner quelquefois sa parente dans le monde, lorsqu’elle le lui demandait.

Le chevalier de Cabréra me parut un vieillard fin, secret, sensuel, qui, ne possédant qu’une fortune médiocre, trouvait bon et convenable d’acheter toutes les licences du luxe et