Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/37

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de marbre remplis de fleurs, était une nombreuse livrée poudrée et vêtue d’habits bleus, partout galonnés d’argent et à collets orange.

Dans une vaste antichambre, ornée de très-beaux tableaux et de magnifiques vases de Faënza, aussi pleins de fleurs, était une autre livrée, mais orange, à collet bleu, et garnie sur toutes les tailles de passements de soie, brodée aux armes de Pënâfiel. Enfin, dans un salon d’attente se tenaient les valets de chambre, qui, au lieu d’être tristement vêtus de noir, portaient des habits français de velours épingle couleur d’azur et doublés de soie orange avec de larges boutons armoriés en émail.

Quand on m’annonça, il y avait chez madame de Pënâfiel cinq ou six femmes et deux ou trois hommes en prima-sera.

Madame de Pënâfiel était vêtue de noir à propos de je ne sais plus quel deuil de cour ; ses beaux cheveux bruns étaient mêlés de jais ; elle me sembla charmante et d’un éclat éblouissant. Je m’abusai sans doute, mais il me parut (ce qui peut-être me la fit trouver si jolie), il me parut que, tout en m’accueillant avec une politesse froide et cérémonieuse, elle avait imperceptiblement rougi sous son rouge.