Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/38

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Après quelques mots que je lui adressai, la conversation, que mon arrivée avait interrompue, recommença.

Il s’agissait d’une aventure passablement scandaleuse, où l’honneur d’une femme et la vie de deux hommes étaient en jeu, le tout d’ailleurs exprimé dans les meilleurs termes, et avec une réserve de détails si diaphane et une réticence de particularités si transparente que les noms propres eussent été moins significatifs.

Ainsi que cela arrive presque toujours, par un de ces à-propos que le destin se réserve, au moment où chacun disait son mot, sa remarque ou sa médisance sur celle aventure, l’on annonça le mari et la femme desquels il s’agissait.

Cette entrée si conjugale, excusée et expliquée d’ailleurs par un récent retour à Paris, qui exigeait cette première visite faite de la sorte, n’étonna que médiocrement.

Pourtant, quoique les personnes qui remplissaient ce salon fussent habituées à ces sortes d’impromptu, il régna néanmoins une seconde de profond silence assez embarrassé et non moins embarrassant ; aussitôt madame de Pënâfiel, avec la plus naturelle et la plus parfaite