Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/44

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arec lesquelles il voulait causer, une ou doux avaient à peine l’esprit assez robuste pour résister à la contagion de sa bêtise, et ne pas devenir aussi stupides que lui au bout d’un quart d’heure d’entretien ; funeste influence, dont il se désespérait avec l’humilité la plus comique, se reprochant d’avoir ainsi fait un nombre infini de victimes, dont il citait les noms, comme preuves vivantes de la fatalité de son destin.

« Ah ! madame la marquise ! — disait-il en secouant la tête d’un air désolé, — j’ai fait, comme vous voyez, bien du mal par ma bêtise !

— Sans doute, et vous êtes surtout très-blâmable de n’avoir fait le mal qu’à demi, puisque vos victimes ressuscitent en ennuyeux de toutes sortes, — dit madame de Pënâfiel ; — et malheureusement l’espèce en est aussi variée qu’abondante et fâcheuse. C’est qu’en vérité je ne sais rien de plus physiquement douloureux que la présence d’un ennuyeux, — reprit-elle ; — il y a dans la détestable influence qu’il vous fait subir malgré vous quelque chose de pénible… de doublement attristant, comme serait le remords… d’une méchante action qu’on n’aurait pas faite.

— Moi, — dit lord Falmouth, — je vous de-