Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/46

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— Les anéantir ? — dit madame de Pënâfiel ; — les anéantir tout à fait ? physiquement ?

— Certes, pour les anéantir spirituellement… il n’y faudrait pas songer… Je parle de les anéantir bel et bien, en chair, en os et en cravate, — dit lord Falmoulth.

— Le fait est qu’ils ne sont guère que cela !… mais… le moyen serait violent… D’un autre coté, si, en disant un seul moi… C’est bien tentant ! — reprit la marquise.

— Un seul mot, — lui dis-je ; — en prononçant, je suppose, votre nom, madame, comme on se sert d’un nom béni pour chasser le diable.

— Mais ce serait un épouvantable massacre, — dit-elle.

— Eh bien, madame, est-ce qu’il n’est pas reconnu, avéré, que l’ennui est de son coté massacrant ! — dit lord Falmouth. — Ainsi pas de scrupule ; et après, vous verrez comme vous respirerez à votre aise ; comme vous sentirez l’atmosphère raréfiée, dégagée de ses miasmes pesants qui provoquent des bâillements si douloureux ; comme vous irez partout librement et sans crainte.

— Allons, je crois que je dirais plus d’en-