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Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/53

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en vous, le grand seigneur vous chasse avec un sourire insultant ; et, si vous lui demandez ce qu’il vous donne au moins en échange de ces richesses de votre âme, ainsi à jamais perdues et profanées…

— Eh bien, madame ! — dis-je en nie permettant d’interrompre la marquise, — le seigneur Manfred, répond : « Je vous ai donné le doute… » le doute !… la sagesse des sages. " — Mais, — ajoutai-je, curieux de voir si madame de Pënâfiel partageait mes adorations comme mes antipathies, — si vous maudissez si fort Byron, madame, sa noble patrie ne vous offre-t-elle pas, si cela se peut dire, un antidote à ce poison si dangereux, Walter Scott ?…

— Oh ! — dit-elle en joignant les mains avec une grâce vraiment charmante et presque naïve, — que je suis heureuse, monsieur, de vous entendre parler ainsi !… N’est-ce pas que le grand, le bon, le divin, l’adorable Scott est bien le contre-poison de Byron ? Aussi lorsque, l’âme toute meurtrie, vous fuyez avec désespoir le terrible château de Manfred, avec quelle reconnaissance vous vous trouvez dans la demeure riante et paisible de Scott, de ce vieillard si doux, si grave et si serein ! Comme il vous accueille avec tendresse ! comme sa pitié