Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/54

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est touchante ! comme il vous apaise, comme il vous console ! comme il montre le monde sous un jour pur et radieux en exaltant tout ce qu’il y a de noble, de bon, de généreux dans le cœur humain ! comme il vous élève enfin autant à vos propres yeux que Byron vous à dégradé ! s’il ne vous rend pas vos illusions à jamais perdues, chose, hélas ! impossible ; du moins, n’est-ce pas, qu’il berce et endort souvent votre douleur incurable à ces récits bienfaisants ? … Eh bien ! dites… dites, monsieur, n’est-ce pas là une grande, une magnifique gloire, que la gloire de Walter Scott ? Quel est l’homme le plus véritablement grand et puissant, celui qui désespère ou celui qui console ? Car, hélas ! monsieur, faire croire au mal est si facile !!! — ajouta la marquise avec une expression d’amertume navrante.

Quoique tout ceci, fort bien dit et pensé d’ailleurs, m’eût paru peut-être trop phrasé pour une conversation, dans cet entretien de madame de Pënâfiel, ce ne fut pas ce qui me surprit davantage.

Il est sans doute arrivé à tout le monde d’éprouver cette sensation inexplicable, d’où il résulte que, pendant au plus la durée d’une seconde, on croit avoir déjà positivement vu