Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/57

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une assemblée de quakers ou de bourgeois américains.

— Comment cela ? — dit madame de Pënâfiel.

— En un mot, madame, voulez-vous voir la pruderie la plus sauvage régner dans tous les entretiens ? voulez-vous entendre des invocations sans fin de la part des hommes (qui ne sont pas mariés bien entendu) en faveur de la sainteté du mariage et des devoirs des femmes ? voulez-vous, en un mot, voir réaliser l’utopie rêvée par les moralistes les plus sévères ?

— C’est-à-dire pour moi, je voudrais bien voir cela, une fois par hasard… en passant, — s’écria lord Falmouth feignant un air épouvanté : — mais voilà tout ; je proteste… si cela doit durer plus longtemps !

— Mais le secret de cette passion, monsieur, — dit madame de Pënâfiel, — de cette passion qui peut opérer ces miracles, quel est-il ?

— L’égoïsme ou la passion du bien-être matériel, madame ; passion qui se traduit par un mot très-trivial et très-significatif, l’argent.

— Et comment appliquerez-vous l’amour excessif de l’argent au développement non moins excessif de cette menaçante vertu dont vous faites un tableau si effrayant que je n’en