Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/63

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tion que vous avez daigné m’adresser m’est une preuve d’intérêt trop hautement flatteur pour que je n’y réponde pas comme je dois.

— Mais comment savez-vous mon âge ? — me demanda madame de Pënâfiel avec une sorte de curiosité très-étonnée.

— D’ici à bien des années, madame, — lui dis-je en souriant, — ce secret ne devra pas vous inquiéter, et j’ose espérer vivre assez longtemps dans vos bonnes grâces pour l’avoir oublié lorsqu’il devra l’être… »

À ce moment, un éternuement d’autant plus sonore qu’il avait été puissamment comprimé, éclata dans la région du jeune étranger, qui, selon la prédiction de lord Falmouth, n’avait pas cessé de feuilleter depuis une heure le même album dans le plus profond silence. Ce bruit fit faire un bond de surprise à madame de Pënâfiel, qui détourna vivement la tête, et fut toute confuse d’apercevoir là M. de Stroll.

Mais elle lui fit des excuses si gracieuses sur l’oubli où elle avait paru le laisser, que le jeune baron trouva sa conduite toute naturelle, et parut même se savoir assez bon gré d’avoir éternué aussi fort.

Il était tard, je me retirai.

J’attendais ma voiture dans un des premiers