Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/64

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salons, quand lord Falmouth et M. Stroll vinrent aussi demander leurs gens.

« Eh bien ? — me dit lord Falmouth, — que pensez-vous de madame de Pënâfiel ? »

Soit fausse honte de sembler être déjà sous le charme, soit dissimulation, je lui répondis en souriant : « Mais madame de Pënâfiel me semble avoir une extrême simplicité de manières, un esprit candide et dénué de toute prétention, un naturel enchanteur, et dire enfin tout naïvement ce qu’elle pense.

— Eh bien ! sur ma parole, — me répondit lord Falmouth avec son ironie grave, — vous avez bien jugé, aussi vrai que nous sommes en plein midi, au milieu d’une épaisse forêt, à entendre le ramage des oiseaux. — Puis il ajouta sérieusement : — Ce qu’il y a d’infernal chez elle, c’est la fausseté… Je suis sûr qu’elle ne pense pas un mot de tout ce qu’elle nous a dit à propos de Byron et de Scott… car elle a du cœur… comme cela, — ajoula-t-il en frappant du bout de sa canne la base d’un colossal vase du Japon plein de fleurs situé près de lui, — ou bien encore, tenez, — dit-il en prenant dans le vase un beau camélia pourpre qu’il me montra, — elle ressemble encore à ceci : couleur et éclat, rien de plus ; pas plus d’âme que