Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE IV.

DES BRUITS DU MODE ET DE LA COQUETTERIE.


Il n’est souvent rien de plus difficile, pour ne pas dire impossible, que de défendre avec quelques succès dans le monde une pauvre jeune femme qui a le malheur de se trouver, non-seulement très-haut placée et par son nom et par sa fortune, mais encore d’avoir une figure charmante, un esprit remarquablement distingué, des talents et une instruction très-étendue.

Dès que l’insolente réunion de ces rares avantages a déchaîné le monde contre elle, ses actions les meilleures comme les plus indifférentes, ses qualités, sa grâce, tout lui est opposé avec un art d’une incroyable perfidie, et on ne se montre un peu bienveillant que pour ses défauts.

Rien de plus triste à observer que les effets contradictoires de ce dénigrement acharné ; car si cette femme, contre laquelle on s’élève avec une haine si unanime, a une maison hautement