Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/79

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type de sa beauté, de sa physionomie, ils croient avoir tout fait, et parfaitement fait, lorsqu’ils l’ont aveuglée au moyen de deux ou trois fenêtres énormes, de dix pieds de hauteur, d’où se répand de tous cotés une nappe de clarté éblouissante. Or, cette lumière si maladroitement prodiguée se neutralise, se perd, ne met en relief ni tableaux, ni étoffes, ni sculptures, parce que, se projetant indifféremment sur tout, elle ne donne de valeur à rien.

Eu un mot, pour résumer ma pensée, il me semble qu’un appartement (non de réception, mais voué aux habitudes d’intimité) doit être éclairé avec la même étude, avec le même art, avec la même recherche qu’on mettrait à bien éclairer un tableau.

Qu’ainsi, beaucoup de choses doivent être sacrifiées dans l’ombre et dans la demi-teinte, afin de ménager des parties éclatantes.

Alors l’œil et la pensée se reposent avec plaisir, avec amour, avec une espèce de douce rêverie, de poétique contemplation sur cet agencement intérieur…

Sorte de tableau réel, en action, qu’on admirerait déjà si on le voyait représenté sur une toile.

Mais il faut une certaine élévation d’esprit,