Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/80

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un certain instinct d’idéalité peut-être exagéré, pour se vouer à cette espèce de culte domestique, et y chercher des jouissances méditatives de chaque minute, qui échappent ou semblent incompréhensibles à beaucoup de gens.

Si j’insiste sur cette particularité, c’est que cette espèce de sympathie entre ce goût de madame de Pënâfiel et le mien me frappa, et qu’il faisait encore valoir sa coquetterie de manières que j’aimais à l’adoration.

À ce propos, je me souviens que je ne trouvais rien de plus sauvage (et je le disais hautement ) que les cris furieux de tous les hommes de la connaissance de madame de Pënâfiel, au sujet de ce qu’ils appelaient son intolérable et détestable coquetterie. » — C’était, — disaient-ils avec un emportement très-curieux, — c’était de la part de madame de Pënâfiel des prétentions exorbitantes ! une espèce de pari avec elle-même d’être toujours gracieuse et charmante ! Jamais on ne pouvait la trouver chez elle que mise à ravir ; tout y était calculé, étudié, depuis le jour faible et incertain qui l’éclairait quelquefois, depuis la couleur de la tenture assortie à son teint comme si elle eut dû s’habiller avec cette tenture, jusqu’à celle des fleurs naturelles posées dans un vase,