Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/83

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des dehors, un langage et des habitudes qui ne font pas le contraste le plus saugrenu avec leur spécialité.

On peut d’ailleurs diviser en deux classes ces mondains apôtres, — les jeunes chrétiens qui dansent et ceux qui ne dansent pas. — Cette distinction suffit pour les reconnaître tout d’abord.

Les premiers, les chrétiens danseurs, sont plus ou moins gros et gras, rosés, potelés, bouclés, frisés, cravatés, gourmés, guindés, parfumés. Ce sont les Beaux, les Cavaliers, les Lions de ce christianisme de boudoir, de ce catholicisme de table à thé ; ceux-là boivent, mangent, rient, parlent, chantent, crient, dansent, valsent, galopent, pirouettent, cotillonnent, mazourquent et font l’amour (s’ils peuvent) tout aussi éperdument que le dernier des luthériens ou le moindre petit indifférent en matière de religion. Quelques-uns même, se souvenant que David dansait devant l’arche, se sont ardemment livrés à la cachucha, afin de rendre sans doute un hommage tout chrétien à cette danse adorable qui fleurit en Espagne, terre catholique s’il en est ; d’autres, plus rigoristes, avant de consentir à rivaliser ainsi avec les Majos les plus déhanchés, demandaient que la cachucha fût