Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/93

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et humide regard, brillant, si éploré à travers le cristal limpide de ses larmes ; que cette taille souple et mince, si délicieusement ployée sur le tapis ; enfin jusqu’à son cou-de-pied charmant, si élégamment cambré, qui, dans le désordre de la douleur, laissait voir sa cheville et le bas de sa jambe fine et ronde enlacée du cothurne de ses souliers de satin noir ; tout cela était d’un ensemble ravissant.

J’avoue qu’après mon premier étonnement et mes doutes sur la réalité de ce chagrin mon sentiment le plus vif fut une vive admiration pour des charmes aussi complets…

J’hésitai un instant, soit à entrer brusquement, soit à retourner jusqu’à la porte du salon d’attente et à m’annoncer alors en toussant légèrement ; je me décidai à ce dernier parti : aussitôt les battants du meuble où était le christ se refermèrent brusquement, et, d’une voix très-altérée, madame de Pënâfiel s’écria :

« Mais qui est donc là ?… ?

J’avançai en m’excusant de n’avoir rencontré personne pour m’introduire. Madame de Pënâfiel me répondit :

« Je vous demande pardon ; mais, me trouvant fort souffrante, j’avais fait défendre ma porte, et je la croyais fermée. »