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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/146

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pleur des hanches de Noémi fait paraître plus fine encore sous sa jupe orange. Enfin, rien de plus agile, de plus nerveux, que ses petits pieds chaussés de mules de maroquin rouge brodé d’or.

Anathasia, au contraire, est de petite taille ; ses charmants cheveux blond-cendré, que je lui fais natter et descendre le long de ses joues fraîches et roses comme celles d’un enfant, encadrent à ravir son front de neige ; son teint est d’un éclat éblouissant, et ses doux yeux bleus sous leurs longues paupières semblent réfléchir tout l’azur du ciel d’Ionie.

Lorsque l’ardente Noémi, chantant le rôle du fiancé au désespoir amoureux, s’approche d’elle d’un air suppliant et passionné, la petite bouche d’Anathasia, vermeille comme une cerise, devient tout à coup sérieuse et prend une candide et adorable expression de pudeur alarmée ; c’est presque avec effroi… que reculant à pas lents… elle joint ses mains charmantes, qu’on dirait du plus pur ivoire.

Anathasia est toute vêtue de blanc… J’avais quelquefois rêvé une sylphide effleurant à peine le gazon du bout de ses pieds délicats. Telle est Anathasia, dont les mignonnes proportions sont de la plus exquise élégance………