Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/15

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On concevra donc que, dans la disposition d’esprit où je me trouvais, ce voyage aventureusement entrepris devait quelquefois me sembler pénible.

Nous avions marché toute la nuit. Nous nous trouvions éloignés de quarante lieues de Paris. Falmouth s’éveilla bientôt, me serra la main et me dit : « La nuit porte conseil. » Maintenant je réfléchis qu’après tout, mon projet peut vous sembler fort stupide. Aussi, je veux vous dire mon secret pendant que nous sommes encore assez près de Paris, pour que vous y puissiez être de retour cette nuit, si ce que j’ai à vous proposer ne vous convient pas.

— Voyons… dites-moi ce projet mystérieux.

— Le voici donc, — reprit Falmouth. — Connaissez-vous le club des yachts ?

— Oui… et vous en êtes, je crois, un des membres.

— Eh bien ! comme tel je possède une charmante goélette maintenant mouillée aux îles d’Hyères, près Marseille. Cette goélette est armée de huit caronades et montée de quarante hommes d’équipage.

— C’est donc une véritable campagne de mer que vous me proposez ?

— À peu près ; mais vous saurez d’abord