Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/16

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que l’équipage de mon yacht, depuis le capitaine jusqu’au dernier mousse, me sont dévoués jusqu’à la potence inclusivement.

— Je le crois sans peine.

— Vous saurez de plus que mon yacht, qui s’appelle la Gazelle, est digne de son nom ; il ne marche pas, il bondit sur les eaux. Trois fois, aux courses de l’île de Wight, il a battu le brick de lord Yarboroug, notre président, et a gagné le prix du yacht-club ; en un mot, il n’y a pas un navire de guerre de la marine royale de France ou d’Angleterre que mon yacht ne puisse distancer aussi facilement qu’un cheval de course distancerait un cheval de charrette.

— Je sais que presque tous ces bâtiments de plaisance de votre aristocratie marchent comme des poissons ; mais encore ?

— La vie maintenant vous semble fade et monotone, n’est-ce pas ? Eh bien ! voulez-vous lui donner quelque peu de saveur ?

— Sans doute.

— Mais d’abord, — me dit Falmouth de son air gravement moqueur, — je dois vous déclarer sur l’honneur que je ne suis pas le moins du monde philhellène… car j’ai au contraire un penchant et une prédilection très-marqués pour les Turcs…