Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/34

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équipage se montait à vingt hommes, nombre de matelots déjà singulièrement considérable pour un navire de cette force, qui, demeurant sans emploi, ne pouvait couvrir la dépense considérable de ses frais d’armement. Les deux Anglais, désireux de juger par eux-mêmes de ce que pouvait être ce bâtiment, s’y étaient rendus sous le prétexte de demander un léger service au capitaine. Ils avaient pu examiner l’intérieur du mystic, qui leur sembla beaucoup plus disposé pour la course que pour le commerce ; mais ils n’y virent ni armes ni munitions de guerre, car tout était ouvert, depuis la cale jusqu’au pont ; en vain ils avaient tâché de rencontrer le capitaine, qui n’était autre que l’homme au caban noir. Ce dernier avait toujours éludé cette entrevue.

Enfin, dans leur minutieuse visite à bord de ce mystérieux bâtiment, ainsi que dans leur inspection des papiers du capitaine, les douaniers français n’avaient rien trouvé de suspect.

Au dire de Geordy, parmi les vingt hommes qui formaient l’équipage, on comptait cinq ou six Italiens ; le reste se composait d’Espagnols et d’Américains, qui semblaient un ramassis de forbans à la physionomie sinistre et patibulaire. Ce qui avait surtout contribué à exciter