Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les graves soupçons des Anglais, c’est que presque chaque jour, depuis une certaine absence du capitaine sarde, l’équipage de son bâtiment s’était peu à peu augmenté, et le mystic venait de mettre à la voile avec près de cinquante marins, nombre de matelots exorbitant pour un si petit navire.

— Mais, — dit Falmouth à Geordy, — pourquoi les as-tu ainsi épiés ce soir ?

— Comme ces gens, que je crois pirates, s’apprêtaient à mettre à la voile en même temps que le yacht de votre grâce, ou peut-être avant, — lui dit Geordy, — je me doutais qu’au moment de partir ils iraient peut-être à terre chercher des armes cachées, puisque nous n’en avions pas vu à leur bord ; aussi, dès que je les ai vus tout à l’heure déborder du Mystic avec leur chaloupe, et se diriger vers les rochers du nord, je me suis glissé le long de la côte, et je suis arrivé à temps pour avoir la certitude de ce que nous pensions, mon frère Williams et moi…

— C’est-à-dire que ces gens-là sont réellement des pirates ? — dit Falmouth.

— Sans aucun doute, mylord ; les caisses sont remplies d’armes, les barils de poudre ; ils avaient trouvé moyen de les déposer là avant la première visite des douaniers français.