Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/102

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chant une trace de côté et d’autre, jetant parfois un cri étouffé, comme un chien courant qui quête.

— Il n’y a donc personne, mon brave chien ! car s’il y avait quelqu’un tu le tiendrais déjà à la gorge.

Puis, se tournant vers les jeunes filles, qui écoutaient ses paroles et suivaient ses mouvements avec inquiétude :

— Comment ces carreaux ont-ils été cassés ? Mes enfants, l’avez-vous remarqué ?

— Non, Dagobert, nous causions ensemble, nous avons entendu un grand bruit, et puis les carreaux sont tombés dans la chambre.

— Il m’a semblé, ajouta Rose, avoir entendu comme un volet qui aurait tout à coup battu contre la fenêtre.

Dagobert examina la persienne, et remarqua un assez long crochet mobile destiné à la fermer en dedans.

— Il vente beaucoup, dit-il, le vent aura poussé cette persienne… et ce crochet aura brisé les carreaux… Oui, oui, c’est cela… Quel intérêt d’ailleurs pouvait-on avoir à faire ce mauvais coup ?

Puis s’adressant à Rabat-Joie :

— Eh bien… mon vieux, il n’y a donc personne ?