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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/103

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Le chien répondit par un aboiement dont le soldat comprit sans doute le sens négatif, car il lui dit :

— Eh bien ! alors, reviens… fais le grand tour… tu trouveras toujours une porte ouverte… tu n’es pas embarrassé.

Rabat-Joie suivit ce conseil : après avoir grogné quelques instants au pied de la fenêtre, il partit au galop pour faire le tour des bâtiments et rentrer dans la cour.

— Allons, rassurez-vous, mes enfants…, dit le soldat en revenant auprès des orphelines. Ce n’est rien que le vent…

— Nous avons eu bien peur, dit Rose.

— Je le crois… mais j’y songe, il peut venir par là un courant d’air, et vous aurez froid, dit le soldat en retournant vers la fenêtre dégarnie de rideaux.

Après avoir cherché le moyen de remédier à cet inconvénient, il prit sur une chaise la pelisse de peau de renne, la suspendit à l’espagnolette, et, avec les pans boucha aussi hermétiquement que possible les deux ouvertures faites par le brisement des carreaux.

— Merci, Dagobert… Comme tu es bon ! nous étions inquiètes de ne pas te voir…

— C’est vrai… tu es resté plus longtemps que d’habitude.