Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/112

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— Mais oui, en rêve… Comment veux-tu que ce soit ?…

— Laisse donc parler ma sœur.

— À la bonne heure ! dit le soldat avec un soupir de satisfaction, à la bonne heure… Certainement, de toutes façons, j’étais bien tranquille… parce que… mais enfin, c’est égal… Un rêve ! j’aime mieux cela… Continuez, petite Rose.

— Une fois endormies, nous avons eu un songe pareil.

— Toutes deux ? le même ?

— Oui, Dagobert, car le lendemain matin, en nous éveillant, nous nous sommes raconté ce que nous venions de rêver.

— Et c’était tout semblable…

— C’est extraordinaire, mes enfants, et ce songe, qu’est-ce qu’il disait ?

— Dans ce rêve, Blanche et moi nous étions assises à côté l’une de l’autre ; nous avons vu entrer un bel ange, il avait une longue robe blanche, des cheveux blonds, des yeux bleus et une figure si belle, si bonne, que nous avons joint nos mains comme pour le prier… Alors il nous a dit d’une voix douce qu’il se nommait Gabriel, que notre mère l’envoyait vers nous pour être notre ange gardien, et qu’il ne nous abandonnerait jamais.