tant, quand tout à coup j’entends une voix me demander en français : « Est-ce ici le village de Milosk ?… » Je me retourne, et je vois devant moi un étranger… Au lieu de lui répondre, je le regarde fixement, je recule de deux pas, tout stupéfait.
— Pourquoi donc ?
— Il était de haute taille, très-pâle, et avait le front haut, découvert… Ses deux sourcils, noirs, n’en faisaient qu’un… et semblaient lui rayer le front d’une marque noire.
— C’était donc l’homme qui, deux fois, s’était trouvé auprès de notre père pendant des batailles ?
— Oui… c’était lui.
— Mais, Dagobert, dit Rose pensive, il y a longtemps de ces batailles ?
— Environ seize ans.
— Et l’étranger que tu croyais reconnaître, quel âge avait-il ?
— Guère plus de trente ans.
— Alors comment veux-tu que ce soit le même homme qui se soit trouvé à la guerre, il y a seize ans, avec notre père ?
— Vous avez raison, dit Dagobert après un moment de silence et en haussant les épaules, j’aurai sans doute été trompé par le hasard d’une ressemblance… Et pourtant…