— Ou alors, si c’était le même, il faudrait qu’il n’ait pas vieilli…
— Mais ne lui as-tu pas demandé s’il n’avait pas autrefois secouru notre père ?
— D’abord j’étais si saisi que je n’y ai pas songé, et puis il est resté si peu de temps que je n’ai pu m’en informer ensuite ; il me demande donc le village de Milosk. « Vous y êtes, monsieur ; mais comment savez-vous que je suis Français ?
« — Tout à l’heure je vous ai entendu chanter quand j’ai passé, me répondit-il ; pourriez-vous me dire où demeure madame Simon, la femme du général ?
« — Elle demeure ici, monsieur. »
Il me regarda quelques instants en silence, voyant bien que cette visite me surprenait, puis il me tendit la main et me dit :
« — Vous êtes l’ami du général Simon, son meilleur ami ? »
Jugez de mon étonnement, mes enfants.
« — Mais, monsieur, comment savez-vous ?
« — Souvent il m’a parlé de vous avec reconnaissance.
« — Vous avez vu le général ?
« — Oui… il y a quelque temps, dans l’Inde ; je suis aussi son ami ; j’apporte de ses nouvelles à sa femme, je la savais exilée en Sibérie ; à